Dès demain et jusqu’au 13 septembre, l’Etrange Festival réintègre le Forum des images. Une programmation riche et éclectique promet de nous faire vibrer (de plaisir et de terreur) pendant 9 jours…
Dans le foisonnement de films, quelques perles à voir :
Le samedi 5 septembre : Meshes Of The Afternoon (1943) de Maya Deren programmé dans le cadre de la carte blanche accordée au cinéaste trash Bruce Labruce, réalisateur du célèbre Hustler White (1996). On le remercie de nous donner l’occasion de voir ce très beau film initialement muet (sonorisé en 1952 par Teji Ito) que la cinéaste réalisa avec son mari Alexander Hammid : un poème visuel dans lequel un couple d’amants est confronté à la mort de son désir. Une occasion de voir Maya Deren elle-même jouer avec son corps et avec la caméra.
Le dimanche 6 septembre : outre Un chant d’amour (1950) de Jean Genet toujours programmé par Labruce, on retiendra Histoire trouble (2009), un film expérimental de Jérôme Lefdup. À partir d’une collection de photos stéréoscopiques familiales trouvées aux puces, le cinéaste imagine l’histoire rocambolesque d’une famille dont les souvenirs ont été photographiés de 1931 à 1937. Un film prometteur sur le papier (j’ai eu l’occasion de lire le scénario) que j’ai hâte de voir réalisé. J’ai hâte de vérifier si le spectateur se laisse emporter par sa dimension absurde au point d’accorder une « licence photographique » au cinéaste.
Le vendredi 11 Septembre : Renaissance : Portrait de Joël-Peter Witkin (2009), un documentaire de Catherine Peix. Si je ne sais encore rien de la qualité du film, je ne peux qu’encourager les spectateurs à découvrir ce photographe si particulier qu’est le New Yorkais Joël-Peter Witkin qui photographie, depuis au moins 30 ans, les anomalies physiques, les êtres étranges. Dans un assemblage poétique baroque et morbide, le photographe (qui griffe les négatifs et n’hésite pas à badigeonner son objectif d’œuf afin d’ajouter de la matière à l’image) crée « des images représentant la lutte pour la rédemption des âmes ».
Le samedi 12 septembre : Film Ist. A girl and a gun (2009) est le dernier film en date de du cinéaste expérimental autrichien Gustav Deutsch. Deutsch est un des plus grands cinéastes compilateurs contemporains. Avec la série Film Ist (épisodes 1-6 en 1998 et 7-12 en 2002), il compose un montage fondé sur les analogies visuelles, corporelles et géographiques d’archives des 45 premières années du cinéma. Pour A girl and a gun, il compile toujours des extraits de films, illustrant ici la célèbre formule de D.W. Griffith « tout ce qu’il faut pour faire un film, c’est une femme et un revolver ». À voir…
Le dimanche 13 septembre : Eric Lange et Serge Bromberg ont concocté un Retour de flamme d’enfer avec au programme Le cake infernal (1903) une féérie musicale de Georges Méliès, Placide aux enfers (1930) un dessin animé de Paul Terry, Maciste aux enfers (1926) un péplum de Stefano Pittaluga et Guido Brignone et Les 400 farces du diable (1906) un conte de Georges Méliès. La séance sera présentée et sonorisée comme à l’accoutumée par Serge Bromberg.
Et aussi : des films érotiques japonais, la sélection « Les pépites de l’étrange », la compétition internationale de courts-métrages (4 programmes répartis sur la semaine) et bien d’autres films à découvrir…